Tester l’ensemble des possibilités de valorisation des composants des mobiliers de bureau usagés

Date limite: 21 décembre 2024
Éducation

Présentation de l’Organisme public et contexte du défi

Le Cégep de Victoriaville est une institution d’enseignement collégiale située à Victoriaville, Québec. Il est reconnu pour ses équipements technologiques avancés, ses programmes novateurs et son personnel enseignant expert. Le campus comprend plusieurs installations modernes, dont l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie, le Centre intégré de formation et d’innovation technologique (CIFIT), et l’Institut national d’agriculture biologique (INAB).
Au centre d’une ville dévouée à l’économie circulaire, dont l’adage est d’être le berceau du développement durable, le Cégep fait figure de proue quant au développement de la culture « durable » de la région. C’est selon cet engagement inconditionnel que de nombreuses actions ont été mises en œuvre au sein de l’institution et que le Cégep souhaite contribuer au niveau local sur le milieu environnant en lançant le présent défi. En effet, que ce soit pour l’inventaire de bureau usagé que possède le Cégep en stockage, ou pour la problématique similaire que rencontrent les institutions consœur, soit d’identifier une solution durable et économiquement viable au mobilier de bureau usagé.
Ce défi s’inscrit dans un contexte mondial où la surconsommation de mobilier, accentuée par la tendance au “fast furniture”, aggrave la production de déchets solides. Le “fast furniture”, terme désignant la fabrication de meubles bon marché à durée de vie limitée, accélère les cycles de production et de consommation. Ces articles, souvent produits à moindre coût, sont rapidement remplacés, contribuant à une surabondance de meubles dans les décharges. En effet, chaque année au Québec environ 1,8 million de tonnes de meubles sont fabriquées, tandis que 320 000 tonnes de mobilier sont éliminées. La plupart de ces meubles finissent dans des sites d’enfouissement, où leur décomposition génère des gaz à effet de serre (GES), amplifiant leur impact environnemental déjà considérable.
À l’échelle provinciale, la fabrication de mobilier représente environ 2,5 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an. Le mobilier de bureau, notamment, est composé de matériaux divers tels que le bois, le métal, les plastiques et les textiles, et sa fin de vie engendre une pollution significative. Ce défi vise à promouvoir la circularité et la réduction des déchets grâce à la récupération la transformation et la revente de ces meubles.
Le contexte post-pandémique a également révélé un problème largement connu, mais souvent ignoré : le renouvellement fréquent des mobiliers par les grands donneurs d’ordres, tels que les municipalités, ministères et autres institutions publiques. Ces entités effectuent régulièrement des rénovations et des réaménagements de leurs espaces, avec des contrats-cadres qui les obligent à revoir leurs aménagements tous les 5 à 10 ans. Avec l’avènement du télétravail, ces cycles de renouvellement ont mis en lumière l’ampleur des déchets produits par le remplacement massif de mobiliers, renforçant ainsi l’urgence d’apporter une solution durable. Ce phénomène crée des volumes importants de mobilier déclassé qui, en l’absence d’une filière de revalorisation structurée, est souvent envoyé à l’enfouissement. Ce défi proposé par le Cégep de Victoriaville offre donc une opportunité unique de repenser la gestion du mobilier usagé en mettant l’accent sur la valorisation des matériaux comme levier pour réduire les émissions de GES et encourager une économie circulaire.

Enjeux et contraintes

Les entreprises qui choisiront de relever ce défi devront faire face à plusieurs enjeux et contraintes spécifiques à la nature du mobilier de bureau et aux défis logistiques qui y sont associés. Ces enjeux peuvent être regroupés en trois catégories principales : l’hétérogénéité des matériaux, la gestion des volumes et la logistique, et l’optimisation de la chaîne de valeur.
Le mobilier de bureau est composé d’une multitude de matériaux différents, ce qui rend leur tri et leur revalorisation particulièrement complexes. En effet, les meubles comprennent généralement du bois, des panneaux composites, des métaux, du plastique, ainsi que des textiles et des matériaux de rembourrage. Chacun de ces matériaux présente des défis particuliers en termes de récupération, de transformation et de recyclage. Par exemple, les panneaux composites et les plastiques sont souvent difficiles à séparer et à réutiliser, tandis que les textiles et les rembourrages sont moins fréquemment pris en charge par les systèmes de recyclage conventionnels.
Le défi pour les entreprises participantes sera donc de trouver des solutions innovantes pour maximiser la récupération et la revalorisation de ces matériaux hétérogènes. Cela pourrait passer par la création de nouvelles techniques de tri, de nouveaux procédés de transformation ou encore par l’identification de débouchés pour des matériaux qui ne sont actuellement pas valorisés à leur juste potentiel. L’objectif est de détourner ces matériaux des sites d’enfouissement et de les réintroduire dans le cycle économique, tout en minimisant l’empreinte carbone associée à leur traitement.
Un autre enjeu clé réside dans la gestion des volumes de mobilier récupéré. Les meubles de bureau usagés varient non seulement en taille et en type, mais également en état. Certains sont en bon état et pourraient être facilement réutilisés ou réparés, tandis que d’autres nécessitent une transformation plus approfondie avant de pouvoir être valorisés. Il est essentiel de mettre en place une infrastructure capable de stocker, trier et traiter ces meubles de manière efficace afin de maximiser leur potentiel de revalorisation.
De plus, les meubles récupérés provenant des grands donneurs d’ordres (municipalités, ministères, institutions) arrivent souvent en grande quantité suite à des réaménagements périodiques. Il faudra donc concevoir des systèmes de collecte et de gestion des flux suffisamment flexibles pour absorber ces pics de volumes sans encombrer l’infrastructure de traitement. L’optimisation de la logistique de collecte et de traitement sera un élément crucial pour assurer le succès de ce projet.
La filière de revalorisation des meubles de bureau reste encore peu structurée. Le défi pour les entreprises participantes sera de développer un modèle économique intégrant toutes les étapes de la chaîne de valeur : de la collecte à la revente en passant par la réparation et la transformation en nouveaux produits. Ce modèle doit permettre non seulement de prolonger la durée de vie des matériaux, mais aussi de maximiser leur valeur ajoutée à chaque étape.
L’adoption de stratégies de surcyclage (ou “upcycling”) sera clé pour atteindre cet objectif. Le surcyclage consiste à transformer les meubles usagés en produits de qualité supérieure ou en articles aux fonctionnalités nouvelles, ce qui permet non seulement de détourner les déchets de l’enfouissement, mais aussi de créer de nouvelles opportunités économiques. En intégrant cette approche, les entreprises d’économie sociale peuvent non seulement réduire l’impact environnemental du mobilier de bureau, mais aussi créer de nouvelles opportunités commerciales, tout en participant activement à la transition vers une économie circulaire.
Enfin, un autre défi sera d’identifier des débouchés réalistes pour les matériaux récupérés. Certains matériaux, comme le bois et le métal peuvent être relativement faciles à revaloriser, mais d’autres, comme les plastiques ou les textiles, pourraient nécessiter la création de nouveaux marchés ou de nouvelles solutions de transformation. L’objectif est de pousser le plus loin possible la recherche de revenu potentiel.

Objectifs de la solution recherchée

L’objectif principal du projet est de tester un modèle d’entreprise couvrant l’ensemble des possibilités de revenus permettant de maximiser le potentiel de valorisation des composants des mobiliers usagés. Plus spécifiquement :
• Tester un modèle d’entreprise complet capable de couvrir toutes les possibilités de revenus, tout en maximisant la valorisation des composants du mobilier usagé.
• Démontrer la viabilité économique à long terme et prouver l’efficacité du modèle en matière de réduction des déchets et des émissions de GES.
Objectifs inconditionnels:
• Maximiser la valorisation des composants du mobilier (bois, métal, plastiques, textiles) pour que chaque élément puisse être récupéré, transformé et réintroduit dans le cycle économique.
• Mettre en place une chaîne de valeur durable, intégrant toutes les étapes, depuis la collecte des meubles usagés jusqu’à leur transformation, réparation, surcyclage, et revente.
• Réduire les déchets et les émissions de GES en proposant des solutions concrètes pour minimiser les quantités de mobilier envoyées en décharge et l’empreinte carbone liée à leur traitement.
Objectifs importants :
• Proposer des innovations techniques pour améliorer le tri, la transformation et la réutilisation des matériaux complexes (plastiques, textiles, panneaux composites…).
• Créer des partenariats locaux en collaboration avec des acteurs régionaux (municipalités, entreprises d’économie sociale) afin de structurer une chaîne logistique flexible et efficace.
• Sensibiliser les donneurs d’ordres publics et privés, en mettant en place des actions de communication pour promouvoir les pratiques de revalorisation du mobilier.
Objectifs souhaitables :
• Ouvrir de nouveaux marchés pour les matériaux revalorisés, en explorant des opportunités commerciales locales.
• Tester rapidement des prototypes pour évaluer la faisabilité technique et commerciale des solutions, et ajuster celles-ci en fonction des retours et résultats obtenus.
Échéancier:
• Phase 1 (6 mois) : Valider le modèle économique, développer les premiers prototypes, et identifier les partenariats locaux ainsi que les débouchés commerciaux.
• Phase 2 (12 mois) : Déployer les solutions à plus grande échelle, optimiser les procédés, ouvrir de nouveaux marchés, et sensibiliser les grands donneurs d’ordres publics et privés.

Les attentes

Étudier la viabilité économique des opérations de revente, démantèlement et surcyclage de mobiliers de bureau usagés.
• Analyser la viabilité des processus de revente, démontage et surcyclage du mobilier usagé, tout en s’assurant de la durabilité et rentabilité à long terme.
• Établir des partenariats avec des entreprises d’économie sociale, des manufacturiers de meubles, des acteurs publics, des communautés locales afin de structurer une filière économique circulaire, durable et robuste.
• Proposer des solutions permettant de réduire les déchets et les émissions de gaz à effet de serre (GES) associés à la gestion du mobilier, en détournant les meubles des sites d’enfouissement et en réduisant l’empreinte carbone.
• Inclure des innovations pour le surcyclage des matériaux complexes comme les panneaux composites
• Inclure des mécanismes pour la revente, recyclage des métaux
• Dans la mesure du possible, proposer des avenues pour récupérer les autres matériaux comme les plastiques, les textiles, les verres, et autre.
• Optimiser la logistique de collecte, stockage et transport des meubles, en s’assurant de la flexibilité et de l’efficacité pour gérer des volumes fluctuants.
Échéancier souhaité :
• Phase 1 (6 mois):
o Valider la faisabilité technique et économique des solutions.
o Développer des prototypes pour tester les procédés de transformation et de revalorisation.
o Identifier les partenaires locaux pour la collecte, la transformation et la revente du mobilier.
• Phase 2 (12 mois) :
o Optimiser les processus de collecte, tri, transformation et revente.
o Développer de nouveaux débouchés pour les matériaux revalorisés.
o Mettre en œuvre des stratégies de sensibilisation pour encourager des pratiques durables auprès des grands donneurs d’ordres.

Implications de l’Organisme public

Le Cégep de Victoriaville ne dispose pas de budget à attribuer à ce projet. Les travaux exécutés par l’entreprise d’économie sociale et ses partenaires devront être entièrement couverts dans la proposition de relèvement du défi. Il est attendu que les revenus de la revente des mobiliers encore en état, des composants directement, du recyclage et des produits surcyclés seront utilisés pour compléter l’aide financière du présent programme. Toutefois, le Cégep pourrait fournir une certaine quantité de mobiliers usagés au besoin.

Des questions ?

Isabelle Julien, directrice des programmes, se fera un plaisir de vous répondre !